Tonga Mboka...

Arlette Bashizi, 20 ans, est l’une des 50 artistes sélectionnée pour la bourse Africalia  « Creativity is Life » de résidence à domicile, qui aide à soutenir les artistes de plusieurs disciplines de 7 pays africains (Burkina Faso, Sénégal, République Démocratique Du Congo, Rwanda, Kenya, Zimbabwe et L’ouganda). 

Organisées par Africalia, cette bourse contribue à la reconnaissance de la culture comme secteur clé de la coopération au développement et un domaine où l’on peut exprimer, de manière créative et enrichissante, la solidarité internationale entre les communautés et individus.

L’équipe Congo Na Paris est partie à la rencontre de la jeune artiste.

 

Bonjour Arlette, pouvez-vous présenter ? 

Je suis Arlette Bashizi. Une jeune femme congolaise vivant dans la ville touristique de Goma. Je suis photographe documentariste.

Pourquoi avez-vous choisi de vous lancer dans la photographie ?

La photographie pour moi est une façon, une manière d’exprimer ce que je pense en toute liberté. À part cela, c’est aussi une façon de donner une voix à la jeune femme que je suis, en faisant allusion aux femmes de mon pays. En tout, c’est une manière d’expression et de communication, la photographie m’aide à parler de notre histoire.

« Je souhaite montrer une image positive du Congo à travers mes photos. »

Arlette Bashizi

Quelles sont vos sources d’inspirations ?

Je suis inspirée par des petites choses qui m’entourent. Ma vie, ma famille, ma ville.

Quel message souhaitez-vous transmettre à travers vos photos ?

Contrairement à ce que l’on voit un peu partout, surtout dans les médias internationaux, je souhaite toujours montrer une image positive du Congo à travers mes photos. 

Passionnée par la photographie depuis 2017, aujourd’hui vous êtes parmi les 9 congolais, seule de la ville de Goma à être sélectionnée pour la bourse « Creativity is Life ». Quel est votre ressenti ?

Je me sens fière de moi, de la façon dont je suis en train d’évoluer. Je pense que c’est le début et ça va continuer.

Parlez-nous de la façon dont vous avez postulé dans ces bourses et de ce qui vous a aidé ?

Je pense que c’est parti avec ceux qui voulaient la bourse en question. C’était pour accompagner les projets artistiques qui pourront être traités pendant cette période pandémique. J’ai simplement soumis mon projet « Reconstruction ». Je ne peux pas dire que j’ai été la meilleure parmi ceux qui ont postulé. Je pense qu’ils ont trouvé quelque chose de mieux dans mon projet.

Pouvez-vous nous dire un mot sur votre projet « Reconstruction » ?

Le projet en question va explorer la façon dont les femmes du Kivu, de Goma font face à la pandémie de Covid 19. Les gens ne travaillent presque plus, toutes les frontières sont fermées. Je montrerai comment elles se débrouillent pour subvenir aux besoins de leurs familles.

 

Qu’est-ce que cela représente pour vous d’être une femme photographe à l’Est de la RDC ?

 Au début ce n’était pas facile. C’est un rêve que je voulais rendre réel. J’ai toujours voulu m’initier dans le monde de la communication, du journalisme et avec le temps, je me suis dit que si j’oriente cela dans un monde visuel ça serait plus intéressant que de le faire à l’ancienne. Travailler dans le monde photographique est un défi à relever, se faire respecter, se faire accepter comme tel c’est vraiment une chose à ne pas prendre à la légère.

Quels sont vos autres projets d’avenir dans la photographie ?

J’ai beaucoup d’autres projets. Cela fait déjà deux que je suis en train d’écrire. Je dirais que je fais de mon mieux pour me perfectionner.

Quel est votre plus grand rêve en tant que photographe ?

Mon rêve ? C’est d’être la plus grande photographe d’Afrique. Pour cela, je travaille et je lis chaque jour.

 

Propos recueillis par David Kasi

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