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Des tableaux qui mettent à l’honneur l’Afrique, c’est la passion d’Idette Rolande Mubibya originaire de la République Démocratique du Congo. Avec sa marque « Malkia », Idette surnommée « Ida Rold » souhaite par son art promouvoir une Afrique nouvelle et un Congo nouveau.

Légende : l’artiste congolaise, Idette Rolande Mubibya

La beauté de ses tableaux attire le regard. Passionnée par la décoration d’intérieure, elle se laisse conduire par sa créativité et propose plusieurs collections dont « the Mbili collection ». Par son art, la jeune congolaise de 26 ans installée à Laguna Beach (Californie) espère être une inspiration. Son mantra « écouter son coeur et laisser son âme s’exprimer ». Dans une société parfois en manque d’authenticité, l’artiste a pour seul exemple sa Malkia, qui signifie « reine » en swahili. Un hommage à sa grand-mère nommée « Regine », qui veut également dire « reine » en latin. Si la création de tableau est née de façon soudaine, aujourd’hui, Ida se projette pour une collection à Kinshasa et à Lubumbashi, deuxième ville du Congo (RDC) après la capitale. 

Notre génération active et créative ne cesse de déployer talents et énergie pour ses projets et surtout pour l’Afrique.

Présente-toi en quelques mots

Je m’appelle Idette Rolande Mubibya surnommée Idarold, qui est un diminutif de « Idette Rolande » donc Ida et Rold. Je suis née à Lubumbashi et j’y ai grandi. J’ai également vécu à Beni puis à Kinshasa. Depuis 2011, je suis installée aux Etats-Unis pour poursuivre mes études. Pendant une année, j’ai premièrement appris l’anglais ensuite j’ai eu mon diplôme d’art en 2016. Je poursuis actuellement un autre diplôme en architecture d’intérieur. En 2017 j’ai créé ma marque « Malkia by Ida Rold » et en l’année dernière, j’ai mis en vente ma première collection.

Que signifie Malkia ?

Malkia signifie « reine » en swahili, c’est la première langue de ma grand-mère qui s’appelle Régine. En latin, son prénom signifie « reine », donc j’ai juste fait la traduction en swahili afin d’en faire une marque.

Quels produits proposes-tu ?

Pour le moment, je suis focalisée sur les tableaux mais j’aspire à créer d’autres décorations d’intérieures (des chaises, des fauteuils, des sofas, des vases). Mon inspiration est essentiellement l’Afrique d’où le fait que je travaille avec le wax. Je veux me baser sur tout ce qui vient de l’Afrique et l’exposer au monde.

Quand as-tu décidé de proposer ce type de tableau ? Quelle est ta méthode ?

J’avais à coeur de faire quelque chose de nouveau. J’ai montré mes premiers tableaux à mes proches. Ils ont tous apprécié et m’ont soutenu. Je suis quelqu’un qui aime la nouveauté et la créativité. Depuis 2017, l’idée de créer Malkia germait en moi. J’ai finalement lancé mon site en novembre 2018. Il m’a fallu un an pour mettre au point la conception de chaque détail.

Quelles ont été les étapes importantes dans ton apprentissage de l’art ?

Le plus important est de ne pas être influencé par les critiques des autres. Il faut écouter son coeur et ne pas se dire « oh c’est du déjà vu ». Au contraire, il faut se laisser conduire par son coeur, son esprit et son âme. Ma plus grande étape c’était de ne pas avoir honte de mon art et de faire ce que mon coeur désire. D’où mon slogan « my soul speaks true my art » littéralement « mon âme s’exprime au travers de mon art. » La deuxième étape toute aussi importante, c’est la polyvalence. En tant qu’artiste, c’est un avantage de maîtriser les plusieurs types d’art à savoir la sculpture, ou les différentes matières, par exemple se renseigner pour savoir comment travaille-t-on avec l’argile ? Comment mélanger les médiums ? Comment savoir que telle colle ne fonctionne pas avec tel élément beaucoup plus noble comme le bois ? Lorsque j’ai créé Malkia, je me suis soigneusement renseignée sur ces techniques pour éviter un quelconque désagrément.

Légende : tableau de l’artiste Ida Rold

Quel matériel utilises – tu ?

J’utilise une toile en coton et du wax. Ensuite je peins au-dessus. J’ai d’autres secrets mais je ne peux pas tout vous dévoiler.

Quels sont les sujets qui te fascinent actuellement ? Sur quoi travailles tu ?

Je m’intéresse particulièrement à l’architecture d’intérieur, le design des hôtels, les Sushi Bar, les restaurants, les lieux de divertissement. Deux hôtels avec le même concept peuvent avoir des designs totalement différents. Je suis attentive à ce genre de détail, aux matériaux utilisés et aux modèles des plafonds. En ce moment, je prépare une troisième collection.

Qui sont tes inspirations ?

Ma plus grande inspiration c’est ma grand-mère. C’est une femme dotée de nombreuses qualités. Elle a un très grand coeur. Elle a eu dix enfants et elle en a aussi élevé d’autres. Même si elle avait peu de moyens, elle a été capable d’élever une centaine de personnes. C’est incroyable. Il faut du coeur. Elle n’a jamais fait de favoritisme entre ses enfants biologiques et les autres. Dans les familles recomposées, il y a souvent des injustices. Avec ma grand-mère, ce n’était pas le cas. Tout le monde était sur le même pied d’égalité. En ce qui concerne l’art, je n’ai pas forcément d’artistes favoris. 

Est-ce que tu mets en avant le Congo dans ton travail ?

Pour moi, c’est toute l’Afrique qui est à l’honneur. Je suis heureuse d’être africaine et d’avoir des racines solides. Je connais ma culture, je connais mes origines. Cette identité me fascine. Contrairement aux noirs américains qui en majorité ne connaissent pas leurs origines. Cela me fait mal au coeur pour eux. Ils ne savent pas d’où ils viennent précisément. C’est une fierté d’être africaine, qui plus est congolaise, car j’estime que le Congo est riche en tout, riche en art, en minerais.  Même les personnes sont synonymes de richesse.

Y a t-il un domaine en particulier où tu souhaites investir au Congo ?

L’immobilier en priorité. J’aimerais décorer des appartements puis les faire louer. De nombreuses personnes viennent visiter le Congo donc proposer des lieux d’habitation est important. Les gens ne se dirigent pas forcément vers les hôtels, mais préfèrent louer des appartements de location du même type qu’Airbnb.

Légende : l’artiste Ida Rold, entourée de ses oeuvres.

Partage-nous un souvenir de Lubumbashi ?

C’est une ville calme. Je n’ai plus trop de souvenirs car cela fait longtemps. Les personnes ont une certaine distinction que je ne saurais expliqué. Tout le monde se connaît à Lubumbashi car c’est un peu comme un grand village. Si je dois rentrer au Congo, je vivrais à Lubumbashi, car c’est la deuxième ville du Congo après Kinshasa mais c’est très différent. Kinshasa c’est plus animé et il y a énormément de monde.

Quels sont tes projets ou collaborations ?

Je suis en partenariat avec une autre artiste congolaise de Chicago qui a accepté de vendre mes tableaux dans sa boutique de vêtements. Pour la fin de l’année, j’aimerais rentrer et exposer au Congo, notamment à Kinshasa et à Lubumbashi car j’ai des connexions là-bas. Je souhaite donc y retourner car ce sont mes deux villes de coeur.

Le mot de la fin

J’espère que cet article inspirera d’autres artistes. Ils ne doivent pas avoir peur du regard des autres et de leurs opinions. Il faut passer ce cap. L’essentiel c’est que tu exprimes et ce que ton coeur désire. La créativité est importante aussi. Il faut créer quelque chose de nouveau. On peut avoir des inspirations mais ne pas forcément les suivre à la lettre. Je suis fière d’être congolaise. Je suis donc là pour un Congo nouveau, une Afrique nouvelle.

Ses créations sont disponibles sur son site : https://www.malkiaworld.com

Retrouvez-la aussi sur les réseaux sociaux : @malkiabyidarold 

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